Les régimes de retraites publics et privés favorisent de plus en plus la retraite progressive et permettent aux retraités de poursuivre une nouvelle carrière sans avoir à subir de conséquences négatives. En effet, une bonne partie des ménages québécois n’épargne pas suffisamment pour atteindre un taux de remplacement de revenu de 60 % à 80 % à la retraite. Pour y pallier, les nouveaux retraités doivent envisager de continuer leur emploi à temps partiel ou rechercher un nouveau travail.
Le retraité actif
Heureusement, la pénurie de main-d’œuvre et les besoins criants en ressources humaines dans des créneaux particuliers font en sorte que les retraités peuvent quitter leur emploi régulier tout en conservant un statut de travailleur dans la société. La nouvelle représentation de la retraite active est celle d’une deuxième vie professionnelle. C’est pourquoi nous faisons de plus en plus référence aux termes « retraité actif » ou « postsalarié ».
Cinq (5) conseils pour préparer une retraite active réussie
1. S’y prendre à l’avance : Dès l’âge de 56 ou 57 ans, réfléchissez à votre futur mode de vie et aux activités qui prendront le relais de votre activité rémunérée. C’est le moyen le plus sûr d’éviter le passage à vide lorsque vous quitterez le travail duquel vous vous êtes si longtemps identifié.
2. Faire un véritable bilan de compétences pour préparer la suite : Il est hors de question de rester inactif 20 ou 30 ans. C’est le moment de vous montrer créatif et d’identifier ce que vous aimez vraiment faire afin de vous consacrer à vos passions. Pour y arriver, utilisez des services privés ou ceux offerts par certains programmes d’aide aux employés. Plusieurs sites Internet disposent également d’une multitude de tests de personnalité ou d’orientation professionnelle. Bien qu’ils ne soient pas équivalents à une démarche complète auprès d’un professionnel, ces tests peuvent vous donner de bonnes pistes de départ vers une réflexion plus poussée.
3. Prévoir une période d’adaptation de 6 mois à un an : Comme retraité, vous vivrez probablement une série de petits deuils. Votre rythme de vie sera grandement modifié, de même que vos habitudes. Face à de telles situations, les individus ne réagissent pas tous de la même façon. Certains peuvent se sentir angoissés, tristes ou frustrés. D’autres peuvent ressentir un choc important ou avoir l’impression que tout s’écroule devant eux, alors que d’autres continueront à vaquer à leurs occupations comme si rien ne s’était passé. Aussi, comme pour tout changement important, l’heure du départ peut être suivie d’un épisode de fatigue ou de déprime. Pour faciliter votre période d’adaptation, le meilleur antidote : s’être organisé pour démarrer immédiatement de nouvelles activités et éviter ainsi des périodes creuses.
4. Dire les choses : Ne cherchez pas à cacher à votre entourage que vous ressentez une certaine nostalgie, ou de la colère, à l’idée de devoir arrêter de travailler alors que vous vous sentez en pleine forme. Nier votre vulnérabilité et jouer au « dur » ne serviraient qu’à renforcer le deuil.
5. Changer son image du retraité : Le retraité n’est plus un petit vieux inactif, mais bien une force économique croissante qui va prendre le pouvoir dans les années à venir. Obsolète, la retraite « à ne rien faire »! Les futurs retraités inventent déjà de nouveaux modèles. Ils sont nés dans les années 50 et ils ont fabriqué leur image du retraité lorsqu’ils étaient encore de jeunes adultes. À l’époque, les salariés étaient surtout concernés par des emplois physiquement épuisants. L’espérance de vie était aussi beaucoup plus faible. Un retraité, c’était donc un homme épuisé qui n’en avait plus pour longtemps.
Le retraité de d’aujourd’hui a la vie devant lui !
Aujourd’hui, tout a changé ! D’abord, le retraité n’est plus épuisé. Les emplois de bureau exigent peu d’efforts physiques et le corps s’en trouve moins usé par le travail. Selon le rapport D’Amours, en 1971, les travailleurs masculins partaient à la retraite à 65 ans et avaient une espérance de vie de 13 ans. En 2017, les hommes qui sont parti à la retraite à 60 ans jouissaient d’une espérance de vie de 25 ans et les femmes de 28 ans. Le retraité d’aujourd’hui a pour ainsi dire la vie devant lui ! Pour cette nouvelle vie débarrassée des contingences matérielles, pour ces décennies de liberté qui s’étendent entre l’ancien salarié-performant-battant-motivé-actif et le futur vieux-sage-détaché-serein, nous n’avons pas encore de modèle d’identification. À preuve, nous sommes toujours à la recherche d’un terme pour décrire plus adéquatement la notion de « retraité »…