Avec un taux d’endettement moyen des ménages autour de 175% au Québec[1], les Québécois n’ont pas la meilleure réputation en ce qui a trait à l’épargne… Ceci-dit, qu’en est-il de leur intérêt pour les applications mobiles d’épargne ?
Face à l’émergence de ce nouveau phénomène de consommation, la Chaire RBC en management des services financiers et ÉducÉpargne, en collaboration avec Retraite Québec, ont mené un sondage auprès de 4603 abonnés à l’infolettre de ÉducÉpargne, et donc clairement intéressés à épargner[2], afin de dégager un portrait de leur utilisation d’applications mobiles pour l’épargne. Nous vous invitons à lire cette petite incursion dans le monde des applications financières pour favoriser l’épargne.
À notre grande surprise, les applications mobiles facilitant l’épargne ont la cote auprès des consommateurs. En effet, 68,7 % des répondants se sont dits intéressés à obtenir une telle appli mobile lorsque questionnés sur différents produits et activités en lien avec l’épargne ou la retraite. Par ailleurs, bien que 88,5 % des répondants n’utilisent pas d’application mobile pour l’épargne de façon spécifique, presque les deux tiers des (63,3 %) utilisent souvent ou très souvent une application utilitaire provenant d’une institution financière.
Parmi les applis mobiles que les répondants identifient[3] comme favorisant l’épargne, les plus utilisées sont Hop-ép@rgne (51,4 %), Mint (18,7 %) et Mylo (7,3 %). Les consommateurs apprécient la commodité de ce genre de technologie libre-service, convenant à leur horaire (91,7 %)[4], leur permettant de gagner du temps (88,3 %), sans parler du côté efficace des fonctionnalités de gestion (ex. virement automatique), d’information (ex. alertes, rappel) et promotionnelles (ex. référer un ami), qui sont d’autant appréciées lorsqu’elles sont conçues avec le souci de facilité d’utilisation (84,2 %). Ainsi, on constate une vision généralement positive des répondants à l’égard de leurs applications mobiles à l’épargne !
Si la plupart des répondants privilégient la documentation papier tels un livre (42 %) ou la rencontre d’un conseiller (39,1 %) pour se renseigner sur la planification financière de la retraite, il est intéressant de noter que les sources d’information électroniques gagnent du terrain, avec les vidéos sur Internet (35,5 %) et la lecture de blogues spécialisés (25,6 %), qui sont aussi parmi les sources les plus mentionnées. D’ailleurs, parmi les activités et produits en lien avec l’épargne ou la retraite, les publications électroniques (85,7 %) et les webinaires (34,8 %) figurent parmi celles présentant le plus haut intérêt de la part des consommateurs sondés.
En conclusion, il est important de noter que cet intérêt de plus en plus évident pour les produits électroniques et activités de nature interactive, tout comme pour les sources d’information numériques pour se renseigner sur l’épargne ou la retraite, font définitivement écho à l’intérêt prononcé de la majorité des répondants pour les applications mobiles pour l’épargne constatée dans cette enquête.
Les applications mobiles favoriseront-elles l’épargne des Québécois ? Seul l’avenir dira si l’utilisation rejoint l’intérêt, mais une chose est déjà certaine, en matière de consommation d’information sur l’épargne et la planification de retraite, l’avenir appartient aux canaux numériques !
Méthodologie : En collaboration avec Retraite Québec, le sondage WEB a été réalisé au Québec en juin 2019 auprès de 4 603 abonnés à l’infolettre d’ÉducÉpargne (sur plus de 40 000). Ainsi, il est logique de constater que 90 % des répondants considèrent la planification financière de la retraite comme étant un sujet assez ou très intéressant. Les répondants ont en moyenne 50 ans, ils ont, en majorité, un revenu personnel entre 40 000 et 80 000 $ (52 %) et sont majoritairement des femmes (64 %).
Projet réalisé par
Sandrine Prom Tep, Frédéric Bertrand, Line Ricard, Lova Rajaobelina , Manon Arcand