Où est la différence?
La réduction de revenu due à un congé parental, des revenus de salaire inférieurs, le partage inéquitable des dépenses dans le ménage, les dépenses supplémentaires pour des produits d’hygiène féminine, des séparations de couple, le rôle de proche aidant : voilà quelques pistes des éléments qui font partie des obstacles limitant la capacité d’épargne des femmes.
Une étude récente, réalisée pour la Chambre de la sécurité financière (CSF) et ÉducÉpargne en collaboration avec Léger et l’Institut national de recherche scientifique (INRS), met en lumière une disparité alarmante dans la perception de la sécurité financière à la retraite entre les hommes et les femmes.
La crainte de manquer d’argent
Selon les données recueillies, 69 % des femmes expriment la crainte de manquer de revenus une fois à la retraite, un pourcentage nettement plus élevé que celui des hommes, qui s’élève à 56 %.
« Au vu de ces résultats, il paraît plus essentiel que jamais de bien informer les femmes pour les aider à surmonter les barrières et renforcer leur confiance en matière de finances personnelles. Nos données démontrent que l’éducation financière est à la base de tout. Ce sera donc notre rôle de sensibiliser les femmes sur leur situation particulière, en plus de leur donner des pistes de solution pour qu’elles puissent profiter d’une santé financière durable. »
La peur d’une perte d’autonomie
Ce fossé dans les préoccupations se creuse également en ce qui concerne l’accès aux soins nécessaires pour maintenir leur autonomie. Les femmes sont plus nombreuses à craindre de ne pas pouvoir se permettre ces soins, avec un pourcentage de 58 % contre 49 % chez les hommes.
Une analyse plus approfondie révèle que cette préoccupation est particulièrement marquée chez les femmes à revenu moyen, où le pourcentage atteint un niveau alarmant de 74 %. En comparaison, les hommes prévoyant le même revenu ne présentent pas de variation significative dans leurs préoccupations.
La perception des compétences financières
En outre, quel que soit leur niveau de revenu, les femmes se sentent nettement moins confiantes dans leurs compétences financières par rapport aux hommes.
Cette disparité se manifeste dans divers domaines, tels que :
- L’épargne et les placements (33 % vs 50 %);
- La gestion de l’impôt personnel (28 % vs 43 %);
- La maîtrise du crédit (62 % vs 69 %).
« Les écarts de salaires entre les femmes et les hommes ne sont une surprise pour personne. Cependant, ce qui est plus inquiétant est que de nombreux couples ne tiennent pas compte de cet écart dans la gestion quotidienne et encore moins dans la planification de leur retraite. Il est donc primordial que les professionnels et l’industrie financière veillent à bien outiller les femmes, et à sensibiliser les hommes, afin que toutes et tous puissent profiter d’une retraite stimulante et confortable financièrement. »
– Hélène Belleau, professeure à l’INRS et titulaire de la Chaire argent, inégalités et société.
Solution : Agir ensemble
Devant ces constats alarmants, ÉducÉpargne, l’Institut national de recherche scientifique et la Chambre de la sécurité financière en appellent à une action concertée pour combler les lacunes en matière d’éducation financière. Il est crucial de sensibiliser la population et les professionnels de la finance sur les inégalités persistantes et de promouvoir une gestion financière équitable et inclusive afin d’assurer un avenir plus sûr pour toutes et tous.
« En leur qualité de professionnels, nos membres ont l’obligation de veiller en tout temps aux meilleurs intérêts de leurs clients, en fournissant des conseils impartiaux et transparents, en démystifiant les informations et en répondant aux besoins de chaque individu. C’est pourquoi la CSF s’engage à rechercher et partager des informations qui permettent à nos membres de bénéficier d’une compréhension approfondie des enjeux financiers, tout en les mettant à la disposition du grand public. »
– Me Marie Elaine Farley, présidente et chef de la direction de la Chambre de la sécurité financière
Méthodologie du sondage
Ce sondage Web a été réalisé par Léger du 5 au 16 septembre 2023 auprès de 1 504 Québécois.es âgés.es entre 25 et 74 ans. La marge d’erreur maximale pour un échantillon de 1 504 répondant.e.s est de 2,5 %, 19 fois sur 20.
Pour en savoir plus sur les particularités de l’épargne au féminin, visionnez notre webinaire: